ALERTE à la défense des intérêts
Les PME canadiennes du secteur de la construction résistent malgré un marché économique tendu
Malgré un climat économique difficile marqué par des coûts d’emprunt à la hausse et des incertitudes sur le marché, les conclusions des Analyse trimestrielle du secteur de la construction ICITC, publié en août 2024 par l’Association canadienne de la construction (ACC), rapportent que les PME du secteur de la construction ont fait preuve d’une résilience remarquable pour ce qui est de maintenir la stabilité du marché.
L’économie canadienne a connu une croissance modeste au premier trimestre 2024, le PIB augmentant de 0,6 %. Ce ralentissement de la croissance a contribué à rendre les perspectives d’inflation plus favorables. En réponse, la Banque du Canada a procédé à deux réductions consécutives de ses taux, en juin et en juillet, ramenant le taux d’intérêt à un jour à 4,50 %. D’autres baisses de taux sont prévues tout au long de l’année.
Points clés à retenir
Le retour à des taux de faillite historiques et la croissance des nouvelles entreprises démontrent la résilience du secteur.
Ces dernières années, l’industrie canadienne de la construction, principalement composée de petites et moyennes entreprises (PME), a été confrontée à un environnement difficile. Les récents ralentissements et le resserrement monétaire ont augmenté les coûts d’emprunt, ce qui a joué un rôle majeur au niveau des tendances d’entrée et de sortie des PME. Malgré ces défis, le secteur de la construction a fait preuve de résilience en adaptant sa stratégie afin de maintenir sa stabilité dans un contexte de hausse des coûts. Depuis 2019, le secteur de la construction a connu une augmentation de 7 500 entreprises actives, ce qui représente une croissance de 6 %. Il s’agit du cinquième taux de croissance le plus élevé parmi toutes les industries.
Entre 2019 et 2023, les faillites et les propositions ont considérablement varié d’un secteur à l’autre, le taux global s’établissant en moyenne à 30,6 %. Le secteur de la construction a atteint un niveau de faillite historiquement bas en 2020, mais a rebondi vers sa moyenne historique à la fin de 2023. Le secteur a présenté la deuxième plus grande part de nouvelles entrées d’entreprises parmi toutes les industries, avec environ 23 000 entreprises entrant sur le marché.
La demande de travailleurs qualifiés contribue à la tendance positive en matière d’emploi.
Les tendances en matière d’emploi dans le secteur de la construction continuent de montrer des signes positifs, comme des gains d’emploi soutenus mettant en évidence une forte demande pour des travailleurs qualifiés. Bien que ce trimestre ait été marqué par une baisse des offres d’emploi dans le secteur de la construction, les chiffres restent nettement supérieurs aux moyennes d’avant la pandémie.
Entre temps, le chômage dans le secteur de la construction reste stable. La capacité du secteur à maintenir des niveaux d’emploi stables en dépit du ralentissement économique souligne le besoin permanent de main-d’œuvre, alimenté par une croissance démographique constante et un volume élevé de projets en cours.
Le ralentissement de la construction résidentielle n’entrave pas la croissance du secteur non résidentiel.
Suivant les tendances générales de l’économie, l’industrie de la construction a connu une croissance lente, principalement en raison d’un ralentissement significatif dans le secteur de la construction résidentielle. Les secteurs de la construction non résidentielle, de la réparation et de l’ingénierie ont affiché une croissance positive au premier trimestre. Les investissements dans la construction non résidentielle ont augmenté pendant neuf trimestres consécutifs.
L’indice des prix de la construction des bâtiments (IPCB) ralentit depuis cinq trimestres, signalant une baisse des coûts de construction.
L’IPCB, une mesure de la variation des prix des entrepreneurs comprenant tous les matériaux, la main-d’œuvre, l’équipement, les frais généraux et les bénéfices liés à la construction d’un nouveau bâtiment, a décéléré pendant cinq trimestres consécutifs, indiquant une baisse des coûts de construction.
Quel est l’avenir du secteur?
Les perspectives pour le reste de l’année 2024 sont optimistes, mais non dénuées de risques. Les ajustements continus des taux d’intérêt, l’impact des différentiels de taux d’intérêt avec les États-Unis, le regain d’intérêt pour la construction multirésidentielle et la gestion des tensions géopolitiques demeurent des considérations clés pour l’industrie.
Pour plus de renseignements sur ce rapport ou sur les travaux actuellement menés par l’ACC pour traiter les questions abordées, veuillez envoyer un courriel à Louis-Philippe Champagne, vice-président associé des affaires publiques et pratiques de l’industrie, ou à Mario Baker, gestionnaire adjoint de l’élaboration de politiques et économie.