ALERTE à la défense des intérêts

Le rapport économique de l’ACC met en évidence une croissance économique modeste dans un contexte de tensions commerciales

Dans un climat économique difficile marqué par les incertitudes commerciales et la hausse des coûts d’emprunt, le rapport hivernal de l’Association canadienne de la construction (ACC), Perspectives économiques trimestrielles de la construction, met en lumière l’impact des politiques commerciales et de la dynamique des matériaux sur l’industrie de la construction.

L’économie canadienne a connu une croissance modeste de 0,3 % au T3 2024. Alors que le ralentissement de la croissance a atténué les pressions inflationnistes, les incertitudes commerciales sont devenues un facteur critique influençant les coûts et les chaînes d’approvisionnement. La Banque du Canada a procédé à cinq baisses de taux consécutives, et d’autres baisses sont attendues en 2025 pour stimuler les investissements. Néanmoins, les tensions commerciales géopolitiques pourraient contrebalancer ces gains et avoir un impact sur les matériaux clés utilisés par l’industrie.

Points clés à retenir

  • Commerce et droits de douane : La dépendance du Canada à l’égard des importations de matériaux essentiels tels que l’acier, l’aluminium et le bois de construction rend le secteur particulièrement sensible aux perturbations commerciales. Les tarifs douaniers, souvent utilisés comme levier dans les négociations géopolitiques, peuvent augmenter les coûts des projets et retarder les calendriers en provoquant des pénuries d’approvisionnement.
  • Main-d’œuvre dans la construction : Le secteur de la construction continue de faire preuve de résilience malgré les vents contraires de l’économie en général. Les niveaux d’emploi dans la construction restent stables, reflétant une forte demande de main-d’œuvre. Au T3 2024, le taux de chômage dans le secteur de la construction s’élevait à 5 %, ce qui est inférieur aux moyennes observées dans les années 2010. Malgré cela, les pénuries de main-d’œuvre et les départs à la retraite continueront d’avoir un impact sur la productivité et le calendrier des projets.
  • Production économique de la construction : Le PIB de l’industrie de la construction a connu une croissance modeste au T3 2024, reflétant la résilience de l’industrie face aux incertitudes économiques. Les activités d’ingénierie et les autres activités de construction continuent de mener le secteur. Les investissements dans les projets multirésidentiels ont continué à stimuler la croissance, en augmentant au cours du troisième trimestre.
  • L’indice des prix de la construction des bâtiments (IPCB) ralentit depuis cinq trimestres, signalant une baisse des coûts de construction : L’indice des prix de la construction (IPCB) permet de mieux comprendre l’impact du commerce sur les coûts de construction. Au T3 2024, l’indice des prix à la consommation a ralenti. Toutefois, les prix des principaux matériaux importés restent sensibles aux menaces tarifaires et aux fluctuations monétaires.

Quel est l’avenir du secteur?

Les perspectives pour 2025 sont optimistes, mais non dénuées de risques. Le succès du secteur de la construction dépendra de sa capacité à s’adapter à l’évolution de la dynamique commerciale dans le contexte des défis à venir. Les augmentations potentielles des coûts des matériaux, dues aux fluctuations des taux de change et aux menaces tarifaires, constituent des risques importants. Pour faire face à ces incertitudes, l’industrie doit se concentrer sur la construction de chaînes d’approvisionnement résistantes et sur la réduction de la dépendance à l’égard des marchés d’importation volatils. En relevant ces défis proactivement et en tirant parti des possibilités offertes par l’innovation et la planification stratégique, le secteur de la construction peut renforcer sa compétitivité et maintenir sa croissance dans un environnement commercial mondial complexe.

Pour plus d’information sur ce rapport ou sur les travaux actuellement menés par l’ACC afin de résoudre les problèmes mentionnés, veuillez communiquer avec Mario Baker, analyste principal, économie et politiques.