Le gouvernement fédéral a un plan de croissance ambitieux, lequel comprend la réparation, l’entretien et la modernisation des infrastructures vieillissantes, tout en veillant à la construction axée sur la résilience climatique. Mais même les plans les mieux conçus peuvent dérailler si nous ne disposons pas des travailleurs dont nous avons besoin pour maintenir le cap.
Alors que toutes les provinces et tous les secteurs de l’économie canadienne sont ébranlés par les taux de postes vacants historiquement élevés, la situation est encore plus grave dans le secteur de la construction qui, depuis des décennies, fait face à des problèmes chroniques de recrutement de travailleurs qualifiés. Le gouvernement fédéral n’est pas étranger à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée à laquelle notre industrie est confrontée. La construction emploie 1,5 million de personnes et notre industrie devra pourvoir des centaines de milliers d’emplois d’ici 2028, en raison de l’évolution démographique et d’une vague de départs à la retraite.
Notre industrie éprouve actuellement de la difficulté à combler des emplois indispensables à l’échelle nationale qui sont essentiels pour bâtir les infrastructures nécessaires à la croissance et à la prospérité économique futures du Canada. Cela signifie que des projets cruciaux – écoles, hôpitaux, production d’électricité, routes et ponts – risquent d’être retardés ou annulés.
Une question de perception
Pendant des décennies, les jeunes ont été détournés des métiers et encouragés à exercer une « profession ». La construction est souvent perçue comme un emploi de « col bleu », mal rémunéré et offrant peu de possibilités. Ce n’est tout simplement pas la réalité.
L’industrie s’emploie à changer cette perception.
Le talent a sa place ici est une campagne nationale de sensibilisation visant à inciter une nouvelle génération de travailleurs à joindre les rangs de l’industrie de la construction.
Nous cherchons également activement à recruter des immigrants et des travailleurs étrangers temporaires pour pallier les départs à la retraite et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, qui se traduira par plus de 300 000 emplois à pourvoir d’ici à 2028. Ce sont ces personnes qui contribueront à la diversité, à l’inclusion, à la créativité et à l’innovation dans notre secteur.
Les répercussions de ce problème s’intensifient à mesure que la demande de construction augmente. La valeur des permis de bâtir mensuels a atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré. Compte tenu de la demande actuelle de construction non résidentielle, ConstruForce Canada prévoit que l’industrie aura besoin d’ajouter plus de 113 000 travailleurs d’ici 2027. L’industrie a besoin d’ingénieurs, de gestionnaires de projet, de coordonnateurs de projet, de personnes de métiers spécialisés et de manœuvres en construction.
Les pénuries de main-d’œuvre, conjuguées à des taux de chômage records, indiquent que l’offre de travailleurs est insuffisante pour pourvoir les postes vacants et répondre à la demande dans le secteur de la construction. Nous devons non seulement réparer, entretenir et moderniser les infrastructures construites dans les années 1960, mais aussi bâtir pour l’avenir, tout en mettant à l’avant-plan la résilience climatique, l’innovation et la croissance économique. Pour prospérer et atteindre nos objectifs en matière de changement climatique, l’industrie de la construction doit pouvoir compter sur le gouvernement en tant que partenaire égal afin d’accroître la main-d’œuvre.